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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 12:16

Cette fois, ça y est. Samedi 22 octobre, devant la famille socialiste réunie au grand complet à la halle Freyssinet, à Paris, François Hollande a été officiellement investi candidat à l'élection présidentielle de 2012, une semaine après sa victoire au second tour de la primaire face à Martine Aubry. Une phase s'achève, une autre s'ouvre, qui doit prendre fin en janvier avec le véritable lancement, par M. Hollande, de sa campagne. D'ici là, six chantiers important attendent le candidat.

 

  • Bâtir une équipe de campagne

"François, tu peux compter sur nous", a assuré samedi Martine Aubry. Les socialistes de toutes obédiences comptent, eux aussi, sur François Hollande pour qu'il ne les oublie pas dans son dispositif. "Il faut qu'on soit tous représentés", demande le porte-parole du PS, Benoît Hamon. "Tout le monde s'est mis à sa disposition. A lui de montrer par des gestes s'il veut rassembler large ou pas", ajoute la fabiusienne Pascale Boistard.

Après la mise en scène, réussie, du rassemblement, voilà venue l'étape, plus délicate, de sa mise en musique. M. Hollande, s'il s'efforce de ménager les susceptibilités, doit aussi se préoccuper d'efficacité. "La phase d'organisation de la campagne présidentielle est cruciale. Il faut passer de la logique artisanale de la primaire à la logique industrielle de la présidentielle", résume Olivier Ferrand, président du think tank Terra Nova.

Pour l'heure, le candidat discute avec tout le monde, évoque des pistes, mais il entend conserver la haute main sur la constitution de son futur staff. "C'est le secret le mieux gardé de Paris", indique l'un de ses proches, pour qui "François ne veut surtout pas se rater".

Au Monde, M. Hollande promet de donner des noms dans la "deuxième quinzaine de novembre". Il entend mener campagne "en bonne intelligence avec le parti", notamment en se rendant " tous les quinze jours " au bureau national, que viennent de rejoindre Ségolène Royal et André Vallini, sénateur de l'Isère proche de M. Hollande. "C'est là que nous allons parler politique. Je suis pour des choses simples", déclare le candidat.

  • Gérer le "cas" Mélenchon

A peine M. Hollande était-il désigné que son ancien camarade Jean-Luc Mélenchon s'en prenait à lui, le jugeant "complètement dépassé par les événements".

A la différence des communistes, des écologistes et des chevènementistes, qui doivent rencontrer les responsables socialistes début novembre pour parler des législatives de juin 2002, le coprésident du Parti de gauche (PG) ne participera pas aux négociations.

"Jean-Luc Mélenchon, sa difficulté, c'est d'être ailleurs et dedans, indique au Monde M. Hollande. S'il n'est pas dedans, dans la gauche qui veut gagner, il sera jugé comme un briseur de victoire. Il faut le mettre devant ses contradictions: faire gagner ou faire perdre."

En campagne, le candidat socialiste n'a pas l'intention de "laisser trop de terrain sur la crise, le social ou les banques" à M. Mélenchon. Pour ce faire, il compte sur Arnaud Montebourg, qui "permet de mordre sur l'électorat de la gauche de la gauche".

Comme le résume le député européen Henri Weber, "une des grandes utilités d'Arnaud Montebourg est de couper l'herbe sous le pied de Mélenchon : Hollande va s'appuyer sur Arnaud comme Mitterrand s'était appuyé sur Chevènement ou Poperen pour drainer cette partie de l'électorat vers le PS."

  • Négocier avec les écologistes

 M. Hollande, qui a déjà en tête la constitution d'une majorité parlementaire, entend avoir la haute main sur les négociations avec Europe Ecologie-Les Verts, qui reprendront début novembre sous la houlette de deux de ses fidèles, les députés Michel Sapin et Bruno Le Roux.

Deux sujets sont sur la table. D'abord, le programme avec, au premier chef, la sortie du nucléaire, que les écologistes considèrent comme "un horizon obligatoire", ainsi que l'a précisé Cécile Duflot, la secrétaire nationale d'EELV, dans le Journal du dimanche du 23 octobre. "François a proposé la réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % [d'ici à 2025]. Il doit approfondir avec quelques grands spécialistes", temporise M. Sapin. Samedi, le candidat a fait un geste, en annonçant un débat sur l'avenir énergétique du pays s'il est élu.

Le second point concerne l'accord électoral en vue des législatives. EELV vise une trentaine de députés. "Ca fait beaucoup", estime François Lamy, lieutenant de Martine Aubry. "L'idée est de leur permettre d'avoir un groupe parlementaire", précise M.Hollande. Pour cela, quinze élus suffisent.

  • Toucher l'électorat populaire

Les quartiers populaires ont peu voté à la primaire. Ségolène Royal en a d'ailleurs payé le prix fort : ciblant ce segment de l'électorat plus que tous les autres candidats, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a constaté, au soir du 9 octobre, que l'accueil chaleureux dont elle avait bénéficié lors de ses déplacements ne s'était pas traduit dans les urnes.

Dans les intentions de vote, s'il est préféré à Marine Le Pen parmi les ouvriers, François Hollande est en revanche devancé par la présidente du Front national parmi les employés. "L'extrême droite veut être l'expression des bannis, des abandonnés et des relégués", constate le candidat du PS, pour qui "l'intervention d'Arnaud Montebourg dans la primaire a été une façon de parler à ces catégories".

Durant la campagne présidentielle, M. Hollande ne compte cependant pas laisser à d'autres socialistes le soin de courtiser ce segment de l'électorat. "Ça m'appartient aussi, je ne déléguerai pas, et je ferai en sorte dans mes déplacements de parler à cette France qui se sent abandonnée", notamment dans les "déserts ruraux" et les régions désindustrialisées de l'Est de la France, où M. Montebourg a obtenu quelques-uns de ses meilleurs scores au premier tour de la primaire.

  • Anticiper l'érosion sondagière

Réagissant aux sondages qui le donnent vainqueur avec 60 % des voix au second tour de la présidentielle, François Hollande a pris soin, samedi, de prévenir ses camarades : "Aujourd'hui, on m'annonce sur des sondages qui n'ont aucun sens, qui risquent de démobiliser, qui ne pourront que baisser. Il faudra tenir bon."

La leçon de 2007, qui avait vu Ségolène Royal l'emporter dans les études d'opinion sur Nicolas Sarkozy, puis perdre du terrain, à partir de l'entrée en campagne de ce dernier, le 14 janvier 2007, sans jamais plus inverser la tendance, a été retenue. "On est dans un état de grâce qui n'a pas vocation à se prolonger, le rapport de force politique plus traditionnel va se réinstaller. J'ai préféré prévenir pour ne pas vivre ce moment de retour à la réalité sur le mode de l'affliction, de l'inquiétude", explique M. Hollande.

Benoît Hamon fait le même constat. "Nous jouissons d'une forte visibilité avec un François Hollande très haut. Dans une période où nous parlerons moins, où nous serons attaqués par la droite et sur notre gauche, sa popularité va logiquement se rétrécir. Il faudra gérer le risque d'érosion", diagnostique le porte-parole du PS.

"François va devoir démentir la malédiction de la Ve République qui veut que les favoris des sondages remportent rarement la présidentielle", résume quant à lui Guillaume Garot, député de la Mayenne et maire de Laval.

  • Occuper l'espace, gérer le temps

Un autre souvenir de la dernière campagne présidentielle est dans les têtes : après avoir remporté la primaire face à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, en novembre 2006, Ségolène Royal n'avait pas su rester maîtresse du calendrier politique, laissant M.Sarkozy dicter l'agenda.

S'il doit éviter de tomber dans ce piège, M. Hollande n'en est pas moins conscient du risque de lassitude qu'a pu créer dans l'opinion la très forte présence médiatique des socialistes pendant la campagne de la primaire. "Il faut être en tension, mais pas omniprésent", résume le député Claude Bartolone.

L'enjeu est également financier. "Il faut avoir une gestion tactique du temps et de nos finances. C'est la cigale et la fourmi, on ne peut pas chanter pendant l'hiver et se retrouver sans ressource au printemps", souligne Olivier Faure, conseiller de M. Hollande.

Avant son entrée en campagne, en janvier 2012, avec l'annonce de son programme, le candidat va profiter des prochaines semaines pour tenter de bâtir la stature internationale qui lui fait défaut.

Plusieurs déplacements sont prévus d'ici à la fin de l'année: à Rome, à Bruxelles, à Berlin, où il pourrait conclure le congrès du SPD, le 6 décembre, et enfin au Brésil et aux Etats-Unis, où il devrait linkhttp://www.profibux.com/?ref=yurgen

 

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